Les Sites, Paysages et Monuments

  • L’Ermitage d’Asson

Longtemps qualifié d’oppidum protohistorique, cette colline de 400 mètres de haut, est marquée par la présence d’un site fortifié du Moyen Âge, le Castet Bielh (le vieux château), grand de plus de deux hectares. Ce point de vue offre un panorama remarquable englobant la plaine et le débouché des vallées d’Ossau et de l’Ouzom.

Le site s’est donc très tôt imposé comme une position stratégique : une occupation y est attestée durant l’Antiquité, du 1er siècle ap. J-C. aux IVe-Ve siècles.

Des aménagements défensifs sont avant tout fondés sur l’exploitation de la pente naturelle de la colline. Pour pénétrer l’enceinte du Castet Bielh, les potentiels assaillants doivent d’abord franchir un premier fossé de 3 mètres de profondeur, protégé par un petit rempart. Un second fossé profond cette fois de 8 mètres et surmonté d’un chemin de ronde. L’accès se fait par une porte fortifiée, édifiée au XIIIème siècle, aujourd’hui en ruines, mais qui d’après les relevés archéologiques devait mesurer dans les 6 mètres de  hauteur.

  • Le chemin Henri IV 

Du château de Franqueville à Pau au lac de Lourdes, cette voie protohistorique était un chemin de communication et  de commerces, autrefois utilisée par les romains. En effet, la traversée était beaucoup moins dangereuse que par la plaine, et il s’agissait également d’un point d’observation et de défense non négligeable. Des vestiges de cette époque y ont été découverts, et pour certains encore perceptibles : dolmen, tumuli, mottes, camps, (Fort de César)...

Avant de s’appeler chemin Henri IV, au moyen-âge, cette voie de communication était connue sous le nom de « chemin de Saint Pé » dû à la proximité de l’Abbaye. La route passe à travers les crêtes de la vallée de l’Ousse, puis celle du Lagoin. Il continue dans le Bois de Beuste, puis de Bordères où une fontaine y a été aménagée pour les marcheurs, en place de l’ancienne source « la Houn de la Moule ». Il se poursuit ensuite, dans le Bois de Bénéjacq jusqu’à St Vincent, qui est le dernier village encore traversé par le chemin. La vue sur la chaîne des Pyrénées, reste encore aujourd’hui un des panoramas exceptionnel. Le paysage y est d’autant plus remarquable que c’est également à cet endroit, que le Lagoin prend sa source, à la limite de la forêt de Mourle (secteur classé zone protégée). Le nom de notre bon roi Henri, ne lui sera conféré que bien après sa mort ; d’après Paul Raymond, cette désignation ne daterait pas d’avant 1790.

  • La Forge d’Arthez d’Asson

Le site de la forge d'Arthez-d'Asson constitue le cœur de la sidérurgie traditionnelle béarnaise. C'est là, à mi-chemin entre les mines de Baburet et les ateliers de clous et d'outils du piémont, que le minerai de fer a été transformé en métal d'au moins 1588 jusqu'en 1866.

C'est également à partir du château qui surplombe l'établissement que les maîtres de forges ont organisé à leur profit toute une filière complexe, intégrant aussi bien la gestion drastique des ressources forestières que la création de nouvelles communes.

Préservée de la destruction par l'exploitation d'une centrale hydroélectrique, les vestiges de la forge d'Arthez-d'Asson offrent au final un témoignage unique de l'influence profonde des activités industrielles sur l'histoire et la construction du territoire du Pays de Nay.

  • Les  Bastides

Le Pays de Nay est le territoire qui comptabilise le plus grand nombre de « bastides », cinq communes au total : Assat (Durfort vers 1280), Nay en 1302, Montaut en 1308, Lestelle en 1335 et enfin Bruges vers 1357-1358, à quelques kilomètres seulement les unes des autres.

Ces urbanisations médiévales dites « nouvelles », à l’exception de Nay et Assat qui  existaient déjà à l’état de bourgs, sont issues d’une stratégie d’aménagement territoriale mise en place d’abord par la famille Moncade[1], puis par la famille de Foix-Béarn[2].

Par exemple, on pense que celle d’Assat permettait de contrôler la voie de transhumances allant de la Vallée d’Ossau jusqu’au Pont-Long ; tandis que Nay correspondait à l’un des trois seuls endroits où il était possible de traverser le Gave de Pau sur le Département avec Oloron et Pau.

Les bastides sont créées dans le sud-ouest de la France entre 1230 et 1350, dont les objectifs de fondation sont : le développement du commerce et de l’économie, faciliter le contrôle politique et les levées fiscales en Béarn, peupler et défendre le territoire. Leurs habitants disposent de droits élargis et peuvent élire eux-mêmes leurs représentants ; un nouveau cadre administratif, juridique et fiscal se met alors en place.

En savoir plus : https://bastides64.org/ 

  • La Maison Carrée

Restaurée depuis 1999, la Maison Carrée est un monument historique d’exception dans notre région. Construite dans la seconde moitié du XVIe siècle, cet hôtel particulier s’articule autour d’une cour intérieure, dominée par une magnifique façade de quatre niveaux de loggias à l’antique.

Pendant longtemps, il a été supposé que la réunion de deux lots constitutifs de cette demeure était l’œuvre du propriétaire et marchand de laine Pedro Sacaze. Après une étude plus poussée sur  certains éléments de la maison, il est plus probable que cela soit l’œuvre de son gendre François de Bonasse dit « de Béarn ».

Après le passage aux mains de plusieurs bénéficiaires, la municipalité a pu acquérir ce bien en 1990 et se lance dans les travaux de restauration qui s’étendront de 1994 à 1998. Ce chantier va permettre de supprimer les ajouts du XXème et de retrouver et de valoriser les matériaux originels : enduit à la chaux, calade…

Aujourd’hui le bâtiment accueille le musée de l’histoire industrielle du territoire et plusieurs animations culturelles : expositions thématiques, conférences, festival de contes….

En savoir plus: http://www.maison-carree-nay.fr/histoire/construction

  • Le château de Coarraze

Le château est édifié sur les terres des Seigneurs de Béarn, classé Monument Historique il appartient au domaine privé. C'est dans cette demeure, en résidence chez sa tante Suzanne Bourbon-Busset qu'Henri IV  passa son enfance jusqu'à l’âge de 7 ans, avant de repartir pour la Cour.

Le domaine comptabilise au total 35 hectares de parc et espace boisé, ainsi que quelques petits ensembles bâtis tels que le lavoir ou la glacière. La demeure principale date du XVIIIème siècle avec plusieurs éléments plus anciens, dont un donjon médiéval de forme pentagonale, construit vers 1350 et représente l’un des seuls vestiges du château initial.

En 1492, il est légué à Gaston de Foix, comte de Carmaing, qui profitera de son rang pour rançonner les voyageurs, pour cela il sera condamner par la cour de justice du Béarn. Mais cet homme plein de ressources fera appel auprès du Parlement de Toulouse et ose dénoncer dans un même temps, l’indépendance du Béarn.

Cet acte lui vaudra les foudres du vicomte de Béarn, qui en 1508 décide d’incendier le château et de le démanteler ; toutefois il sera reconstruit en 1515. Malheureusement, il subira à nouveau les flammes en 1684 et sera rebâti en 1755 dans un style italien par la famille Albert-Miossens, dont aujourd’hui les cuisines en sont témoins. 

en savoir plus: https://chateaudecoarraze.jimdo.com/

  • Les Sanctuaires de Bétharram

Le Pays de Nay possède une dynamique religieuse ancestrale dominée par les pèlerinages et qui préfigura l’essor de Lourdes. Betharram est un sanctuaire baroque du XVIIe siècle, qui fut détruit pendant la Révolution et reconstruit au XIXème siècle. Il est constitué d’une chapelle de pèlerinage, Notre-Dame de Bétharram dont la façade est classée, considérée comme un point étape avant Lourdes. Elle est agrémentée d’un chemin de croix extérieur : le calvaire, qui serpente sur la colline adjacente et s’achève par une  esplanade ombragée.

Le chemin a été imaginé par un architecte de 25 ans, le Père Basilide Bourdenne, aidé d'un dessinateur remarquable, le Frère Joseph Pujo et d'un sculpteur-décorateur de Pau, Joseph Delcour.

Chaque pierre témoigne d'un soin méticuleux, religieux; l'élégance et la variété des dessins traduisent une riche imagination, des broderies de style roman.

Chaque pierre témoigne d'un soin méticuleux, religieux; l'élégance et la variété des dessins traduisent une riche imagination, des broderies de style roman.

Il est composé de 13 oratoires, une statue et une chapelle, qui illustrent les scènes de la Passion du Christ. Les cinq premiers oratoires contiennent des bas-reliefs qui auraient été réalisés par le sculpteur Alexandre Renoir ;  un travail d’une sensibilité et d’un réalisme qui lui confère une place non négligeable parmi les productions de l’art chrétien. On y trouve également des œuvres du peintre Butay.

Aujourd’hui, ce lieu n’est pas uniquement dédié au culte et aux pèlerins. Locaux, promeneurs, ou encore touristes aiment le parcourir, pour sa tranquillité, loin des bruits de la ville, et y revenir. Il s’agit aussi de l’une des vues les plus agréables donnant à la fois sur la plaine de Nay, la vallée de l’Ouzom et la Bigorre.

(photo à ajouter: sanctuaires vue hauteur)

en savoir plus: http://www.betharram.fr/

  • Le Chapelle Notre-Dame de Piétat

Située à la fois sur le passage de la voie ossaloise et sur une voie de pèlerinage qui relierait St Ambroise de Narcastet aux sanctuaires de Lestelle-Bétharram, l’existence d’une chapelle au VIIème siècle est attestée dans certains récits.

Une seconde chapelle construite au XVIIème siècle fut détruite pendant les guerres de Religion. Plusieurs légendes évoquent une apparition de la Vierge à un gardien de troupeau ou à un chevrier, lui indiquant le lieu de la construction. Edifiée en 1661, elle devient rapidement un lieu de culte majeur et la chapelle doit faire l’objet de plusieurs agrandissements au XVIIIème siècle.

Tombée en désuétude, elle profitera de grandes étapes de restauration au XIXème siècle, dont l’allongement des bas-côtés  et un agrandissement de la nef centrale.  Elle bénéficie également d’une grande esplanade qui aboutit à un calvaire et sur l’un des plus beaux points de vue panoramiques sur la plaine de Nay.

Elle a fait l’objet, en 2016, d’un projet de mise en lumière soutenu par la Communauté de communes du Pays de Nay.

  • La sauvegarde des Usines Berchon

Exemple unique d’usine monumentale localisée dans le périmètre historique d’une bastide, l’usine de bonneterie Berchon de Nay fut jusque dans les années 1980 l’une des principales entreprises de la région. Ayant accueilli les toutes premières entreprises d’aéronautique du territoire durant la Seconde Guerre mondiale, elle incarne également la passerelle entre les industries traditionnelles et les secteurs d’activités les plus modernes.

La reconversion du grand hall de ces usines constitue en outre un enjeu fort pour l’affirmation de la centralité à la fois à l’échelle de la commune de Nay et de l’intercommunalité.

Suite aux études de faisabilité réalisées sous la conduite de la CCPN, en vue de la création d’un équipement culturel structurant, il s’avère que le site de l’usine Berchon, ne remplit pas tous les critères pour mener  à bien ce projet.

A ce jour, la préservation et reconversion de ce bâtiment dépendra donc des projets de la ville de Nay.